Friday, December 19, 2025

Balkans contre Maghreb - statut des femmes et des personnes LGBTQ+

 J'adore faire du shopping avec mon amie serbe Slavica. Nous sommes nées dans le même pays – l'ancienne Yougoslavie – mais nous sommes maintenant originaires de deux pays, elle de Bosnie et moi de Croatie. Nous aimons toutes les deux regarder les dernières cris de la mode. Un des articles actuellement populaires – le pantalon dit "ballon" – ne trouvera pas sa place dans nos garde-robes. Pourquoi? Nous avons immédiatement associé ce pantalon ample, aux jambes larges et resserrées autour de les chevilles, aux dimije, un vêtement porté par les femmes musulmanes dans les zones rurales de Bosnie. Slavica en a vu plus que moi en Bosnie, mais les femmes portant des dimije colorées, et des chemises à manches longues avec une courte veste sans manches appelée yelek, étaient souvent vues dans des villes en Croatie, où elles venaient vendre leurs marchandises et faire leurs achats. Mais on a appris des dimije principalement grâce aux spectacles de danses folkloriques fréquemment organisés et diffusés à la télévision.

Danseuses de folkloriques yougoslaves vêtues de costumes traditionnels de Bosnie

En Yougoslavie communiste, le gouvernement et les organisations culturelles promouvaient activement la diversité culturelle du pays et le principe de "bratstvo i jedinstvo” (fraternité et unité). La Bosnie et le Kosovo (qui faisaient alors partie de la République de Serbie) abritaient les plus grandes communautés musulmanes, tandis que dans d'autres régions, les musulmans étaient minoritaires et avaient tendance à s'intégrer à la population locale. Dans des villes comme Zagreb et Belgrade, les musulmans étaient généralement aisés et bien éduqués. Beaucoup d’eux étaient aussi riches que les hommes au pouvoir, car ils géraient des petites entreprises et des ateliers d'artisanat florissants, tandis que la population générale vivait avec des salaires modestes.

L'expression populaire qui tournait en dérision la prétendue égalité était : “Certains sont plus égaux que d’autres." Mais bonne éducation était accessible à tous, et j'ai réalisé plus tard que la notre était bien meilleure que dans de nombreux pays occidentaux. Le problème était qu'après avoir terminé les études, il était impossible de trouver un emploi sans avoir des relations avec des personnes influentes. C'est pourquoi de nombreux jeunes gens brillants et diplômés sont partis travailler en Allemagne et dans d'autres pays occidentaux.

Un changement apporté par le communisme en Yougoslavie comme au Maghreb, fut l'évolution du rôle des femmes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses femmes en Yougoslavie se sont jointes à la résistance partisane contre l'invasion allemande et le fascisme. Uniformées et armées, elles se sont battus côte à côte avec les hommes, partageant tout sur un pied d'égalité, y compris les logements. Après la guerre, le pays ravagé avait besoin de reconstruction et, faute de moyens financiers, le parti communiste a fait appel aux jeunes pour participer à des “actions de travail” volontaire. L'hébergement sous tente et soins un ciel clair a rapproché jeunes hommes et jeunes femmes, et si le travail par jour était contrôlé, la vie nocturne ne l'était pas. La révolution sexuelle qui s’est propagé sur le monde occidental dans les années 60 était déjà bien installée dans les grandes villes de Yougoslavie. Cela a crée un fossé entre les parents, attachés aux valeurs morales d'avant-guerre, et leurs enfants nés après la guerre. Ma mère a grandi dans une petite ville où une jeune fille ne pouvait pas être vue dans la rue après 20h sans être accompagnée d'un parent. J'étais une jeune fille d’époque où ma génération sortait dans les cafés et les discothèques à 20h. Pour moi, être isolée à la maison pendant que mes amies s'amusaient dehors était traumatisant et j'ai commencé à me rebeller. Les disputes avec ma mère se sont transformées en une guerre de haine et de ressentiment. J'ai quitté la maison dès que j'ai trouvé un emploi qui me permettait de couvrir mes besoins, avant même d'obtenir mon diplôme universitaire.


Femmes partisanes de Yougoslavie pendant la Seconde Guerre mondiale

La sexualité était rarement discutée à la maison, mais quelques notions de base étaient enseignées en cours de biologie au lycée. Lorsque les premiers tampons sont apparus, mes meilleures amies et moi – les influenceuses de l'époque – avons été parmi les premières à adopter cette innovation pratique, mais nous n'avions aucune idée de comment les utiliser. Nous avons finalement trouvé la solution lors d'une réunion chez l'une d'entre nous, devant un grand miroir.  Dans des villes comme Zagreb et Belgrade, les filles commençaient à avoir des relations sexuelles avant de se marier. Au lycée, on s'attendait à ce que les filles qui avaient un petit ami soient sexuellement actives. L'arrivée de la pilule contraceptive a grandement facilité les choses. En cas de problème, l'avortement était gratuit et accessible. Même si le consentement parental était théoriquement requis, il était toujours possible de l’éviter parce que personne ne voulait abandonner la jeune fille en difficulté. Au Maghreb, les revolutions et mouvements contre colonialisme n’ont pas apporté les mêmes libertés sexuelles. Comme on a vu dan le film tunisien La belle et la meute, un couple non marié risquait d’être ârrêté s’il était trouvé seul le soir. 

En Yougoslavie, la liberté de religion était garantie, mais les églises étaient généralement vides et les mosquées et les synagogues étaient considérées comme des monuments historiques plutôt que comme des lieux de culte. Les jeunes ne croyaient ni au communisme ni à la religion. Outre l'éducation gratuite, l'absence d'influence religieuse contribuait à maintenir une certaine unité parmi les jeunes. Chacun pouvait fréquenter qui on voulait s'il tombait amoureux. Mais si, à l'époque, il me semblait qu'il n'y avait aucune restriction quant au choix du partenaire, j'ai réalisé bien des années plus tard que de nombreuses belles histoires d'amour que je connaissais se terminaient par le mariage de l'homme avec une femme de sa propre origine ethnique et religieuse. Autre phénomène: les jeunes hommes qui aimaient les filles à la mode et libres retournaient souvent dans leur village natal pour épouser une jeune femme dont la virginité était garantie. La différence entre la culture rurale et la culture urbaine était encore très marquée à cette époque. Il me semble qu’au Maghreb il y avait aussi une difference même si c'était contraire: les femmes en ville portait le voile en dehors, mais pas les femmes en milieu rural. 

Le conflit sanglant de 1995 dans les Balkans a choqué le monde entier, y compris moi-même, mais seulement parce que nous avions ignoré les signes avant-coureurs. Par example: au milieu des années 70, j’ai sorti avec un ami qui à la fin du rendez-vous m’a dit qu'il ne serait pas heureux tant que les Croates n'auraient pas besoin d'un passeport pour voyager en Serbie. Je le trouvais complètement fou car je ne savais pas qu'il n'était pas un cas exceptionnel. La désintégration de la Yougoslavie 20 ans plus tard a conduit à un conflit sauvage, particulièrement violent en Bosnie où la population était la plus diverse. Comme le monde a appris, les forces paramilitaires serbes de Bosnie ont massacré des milliers d'hommes musulmans, mais ce qui est peut-être moins connu, c'est que les Serbes en Bosnie ont mis en place des camps de viol. Des femmes non-serbe y étaient retenues prisonnières pour servir les insurgés armés. Elles ne leur donnait aucune protection contraceptive, car il y avait des Serbes qui souhaitaient accroître leur population en Bosnie. La plupart des femmes violées étaient musulmanes, mais leur nationalité importait peu car, selon certaines traditions balkaniques, l'enfant prend la nationalité du père. La femme serve seulement comme un réceptacle pour porter le foetus. Les femmes révolutionnaires au Maghreb ont été emprisonnées et torturées dans des décennies plus tôt mais pas pour leur appartenance ethnique et pas en si grand nombre. Les activistes comme algérienne Djamila Boupacha et marocaine Fatna El Bouih sont été soumis a la torture et viol pour leurs activités contre les autorités, considérées comme masculines.

Dans la Croatie, nouvellement indépendante depuis 1992, l'influence religieuse a apporté un certain recul pour les femmes. Ce revers a été relativement bref, car les femmes croates se sont levées et quand le pays a entré dans l'Union européenne en 2013, la Croatie a dû se conformer aux normes européennes. Cependant, un changement a eu lieu dans les domaines sociaux et familials. L'avortement qui était presque une forme de contraception dans ma jeunesse, est aujourd’hui mal vu. La promiscuité sexuelle et l'infidélité conjugale, si courantes et ouverts pendant ma jeunesse, sont aujourd'hui beaucoup moins visibles.  

Mais, alors qu'autrefois les femmes victimes de viols et de violences conjugal avaient peu ou pas de protection, car elles étaient stigmatisées si elles osaient parler, il existe désormais des associations qui offrent un refuge aux femmes victimes de violences et les encouragent à témoigner. Si les autorités croates ne parviennent pas à protéger les victimes, celles-ci peuvent saisir les instances européennes, même si peu de victimes ont la volonté et les ressources nécessaires pour le faire. Les personnes LGBTQ+ bénéficient également du soutien d'organisations dédiées. Dans des villes comme Zagreb, encore relativement petites avec une population de moins d'un million d'habitants, les personnes LGBTQ+, qui cachaient auparavant leur orientation sexuelle et menaient parfois une vie hétérosexuelle par crainte de l'ostracisme familial ou social, sont désormais plus ouvertes. Cependant, les opérations de changement de sexe sont fortement condamnées par l'Église et, par conséquence, par la société.

Il semblerait que, comparée au Maghreb, la Croatie aujourd’hui est un pays où l'égalité des droits humains est respectée et où les femmes bénéficient d'une meilleure protection. L'égalité des genres, promue depuis l'ère communiste a permis aux femmes à devenir scientifiques, universitaires, artistes de renom et politiciennes. La Croatie a eu sa première femme présidente, Kolinda Grabar-Kitarović (2015-2020). L’ancienne première ministre serbe et actuelle présidente de l'Assemblée nationale, Ana Brnabić, est ouvertement lesbienne, ce qui était impensable il y a encore quelques décennies. 

Pourtant les véritables moteurs du progrès en matière de droits des femmes dans les anciennes républiques yougoslaves sont les femmes journalistes et écrivaines, pas les politiciennes. Même sous le communisme, les femmes journalistes figuraient parmi les critiques les plus virulentes du gouvernement et des problèmes de société. Le nombre croissant de femmes journalistes ces dernières décennies s'est concentré sur les questions féminines, notamment les violences conjugales et le rôle des femmes dans la société. La sexualité et la nudité – masculine et féminine – étaient déjà courantes dans les médias et au cinéma depuis les années 1960, contrairement au Maghreb.

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La couverture de l'ancien magazine yougoslave Start

Les partis de gauche au Maghreb, comme les communistes en Yougoslavie, avaient promu les droits des femmes car ils avaient besoin de leurs soutien pendant les mouvements révolutionnaires. Après la victoire, les femmes du Maghreb ont souvent perdu des libertés acquises pendant les batailles.  En Croatie, la montée du nationalisme et de pouvoir de l’église dès son independence a causé un revers pour les femmes croates aussi, mais d'autres facteurs – tels que la liberté de la presse, l'égalité d'éducation pour les filles et les garçons et la proximité de l'Europe occidentale, de plus en plus laïque, ont permis aux femmes de retrouver leurs droits.

L'Algérie, le Maroc et la Tunisie ont produit des grands auteurs, intellectuels et militants qui défendent les droits des femmes et des personnes LGBTQ+. Si les féministes aujourd’hui peuvent s'exprimer plus ouvertement, comme par example Zainab Fasiki qui a publié son band dessiné sur la sexualité feminine à Casablanca, l’activisme LGBTQ+ n’est pas accepté et se déroule généralement dans la clandestinité ou dans la diaspora. L'écrivain et cinéaste marocain Abdellah Taïa a écrit sur son expérience douloureuse d'homosexuel au Maroc en France. Les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont interdites par la loi au pays du Maghreb. Pourtant, avec la diffusion des médias numeriqués, il devient de plus en plus difficile d'empêcher la circulation de l'information. On effet, le magazine marocain TelQuel a publié en 2006 un article sur la vie de Taïa et son experience de homosexuel. Comme par tout le monde, les forces conservatrices réagissent contre progrès de ce type. Savoir comme les luttes de se genre ont réussi dans autres pays peut inspirer les activistes du Maghreb à progresser, même modestement, vers plus d’égalité.

Le progrès depends toujours du people de ces pays. Donc, les militants locaux jouent un rôle crucial dans la promotion de la presse libre, l’égalité d'education pour tous et la protection du droit d’homme de n'importe quel sexe.  Les autorités religieuses at le gouvernement doivent reconnaître que la pleine participation des femmes et de LGBTQ+ dans tous les domaines de la vie est essentielle pour le progrès d'un pays. Leur lois doivent assurer une protection pour chaqun.  Le monde doit surveiller l'application de ces lois parce que les examples du Maghreb et de l’ancient Yougoslavie démontrent que les minorités sexuelles et ethniques peuvent à tout moment perdre les droits et protections qu’ils ont acquis au prix de grads efforts.

Saturday, December 13, 2025

Washington National Opera Brings Back The Little Prince For 2025 Holiday Season


Washington National Opera's holiday offering is a revival of The Little Prince, an opera based on the world-famous novella by Antoine de Saint-Exupéry. Envisioned by WNO's artistic director Francesca Zambello more than two decades ago, with the music by award-winning composer Rachel Portman and the libretto by playwright Nicholas Wright, this chamber opera is aimed at attracting families with children during the festive holiday season.

The Little Prince is perhaps best known as the book grown ups consider the most beloved children's book. Translated into more than 600 languages and dialects since its 1943 publication, its hard-cover version is among the common gifts for kids whether for their birthday, special holiday or a baby shower before they were even born. However, despite the common assumption, the classic bestseller is not every child's favorite book and neither is the opera their favorite performance. At the opening night  at the Kennedy Center's Terrace Theater on Friday there were far more grown ups than children at the Kennedy Center's Terrace Theater. The author hinted in his dedication that the book about a child is for adult people who can remember they were once children. 

One of the reasons for this conundrum is the sophistication of the messages and life lessons exchanged by the two protagonists during their week-long encounter: the pilot whose plane crashed in a desert and the Little Prince, a boy who fell on the Earth from an asteroid. The conversation is simple, but the topics are profound and the child is often wiser than the adult as the two discuss the value of imagination compared to reality, the importance of love and responsibility, the effect of loss and loneliness and the need to overcome longing and sadness. The Little Prince acquired much of his wisdom through encounters with a series of characters he had met during his visits to other planets: the King with no subjects, the Vain Man who has no one to admire him on his lonely asteroid, the Lamp Lighter who kips extinguishing and relighting the lamppost on a planet where the day only lasts a minute, the Businessman who never looks up from his accounts to see the stars and a man who drinks to forget his shame of drinking.  

On the Earth, the boy met the Snake who promised to return him to his planet when he becomes homesick, the Fox who taught him the nature of love and he also ran into a garden of roses, where he realized his rose was not as unique as he had thought.

Kids growing up on a diet of Disney-style stories with a happy ending may also struggle to accept the boy's final sacrifice to return to his beloved Rose. In order to travel back to his star, the Little Prince must get rid of his body, so he allows the poisonous Snake to bite him.  He consoles the grieving pilot with a reminder that he will see him with his heart whenever he looks at the stars, because he will know that the Little Prince inhabits one of them. 

The themes that are critical of the modern materialistic society may be complex for a child to comprehend, but the simple language in which they are related makes them indelible. The opera retains most of the important lines from the book: "It is only with the heart that one can se rightly" or "it is the time you have wasted for your rose that makes your rose so important" and "all grown-ups were once children." Those lines are remembered well into adulthood and recognized around the world.

 

Photo: Scott Suchman from the 2014 production of the Little Prince


The opera premiered in Houston in 2003 to great acclaim. The WNO's revival of its 2014 production is directed by Corrin Hayes, a theater director, dramaturg and educator linked to several operatic institutions around the country.  She builds on Zambello's original production with sets and costumes by Maria Björnson, and preserves its essence of stage humor and whimsical characters, but focuses on young artists and emphasizes the family-friendly holiday appeal. 

With that in mind, the five performances are given over the weekend. Instead of the grand Kennedy Center Opera House the WNO has moved the chamber piece to the smaller  Terrace Theater. The intimacy of the venue brings the audience closer to the characters and with the captions in large print on both sides of the stage, ensures clear understanding of the philosophy of this delicate story. At times members of the chorus pass through the theater making the audience participant in the drama, always an exciting moment especially for the youngest patrons.

                                   Photo: Scott Suchman from the 2014 production


Conductor Micah Gleason kept an exuberant tempo, sensitive to tender moments, enhanced by the A. J. Guban's lighting, which conveyed the sun-scorched desert, coolness of the night, freshness of the water and sparkling of stars in the sky. 

In terms of singing, the focus of this revival was on young and upcoming singers, most of them members of the Cafritz Young Artist Program at the Washington National Opera.

Robby Potter III as the title character sang with a voice typical for a child his age, with no attempt to sound like an operatic boy soprano. Combined with his poise and self-confidence throughout the 90-minute performance, this made him an ideal Little Prince. Chandler Benn as a pilot was an excellent choice too. His youthful baritone and boyish appearance made his friendship with the Little Prince believable and poignant. WNO's Youth Chorus added to the opera's appeal for the youngest audiences.

Rachel Portman's score gives the smaller roles expressive arias and a chance to showcase their vocal prowess. My favorite was virtuosic soprano Lauren Carroll as the Rose. The winner of several awards for young singers depicted the playfulness of a female that is willful, spoiled proud, demanding, shy and fearful all at the same time. It is said that the Rose was based on the character of Saint-Exupery's Salvadoran wife Consuelo, with whom he had a turbulent marriage. 

Soprano Vivianna Goodwin, sparkling as the Water she portrayed, made her brief appearance by the well an unforgettable one.

Bass Atticus Rego as the King with no subjects conveyed the loneliness of a ruler who understands the futility of his nominal power. Hakeem Henderson as the Snake could be alluring, sleazy or frightening as the situation required. Along with some other singers who appeared a brief appearance, he covered several other small, but significant roles. Henderson doubled as Vain Man eliciting laughs with his attention-seeking shenanigans, which had no one to attract on his lonely planet. Like Atticus Rego, Henderson also appears as a hunter and baobab tree.  

Overall, the 2025 version preserves the enchanting whimsical essence that made the WNO's 2014 debut a quick sell-out, but refreshes it with new voices and leadership. While I have to admit to getting somewhat bored the first time around 11 years ago, I found this revival captivating. Perhaps bringing my 10-year-old granddaughter made all the difference. She proclaimed The Little Prince to be the best show she had seen all year and for me that's the best confirmation that this opera is without doubt a delightful holiday treat.



Monday, October 27, 2025

WNO'S Aida Revival Takes the War Drama Out of Egypt

The Washington National Opera celebrates its 70th anniversary with a revival of its 2017 contemporary production of Aida, in which Egypt and Ethiopia became any two African countries at war. The diverse cast of singers and dancers includes performers of various ages, genders and races to reflect the dynamic vibe of the nation's capital rather than of the ancient Egypt. The visually striking staging with militaristic elements, calligraphic symbols, colorful costumes, fanfares and confetti is likely to appeal to the local audience, especially the young, but some may find the mish-mash of styles and activities on the stage somewhat distracting. 

The production envisioned by Francesca Zambello and co-produced by several U.S. companies premiered in 2012 at Glimmerglass Opera and subsequently traveled to San Francisco, Washington D.C., Seattle, Los Angeles and Chicago while New York's Metropolitan stuck to its own mostly traditional staging. 

To see Zambello's modern vision of the historic drama eight years ago in DC was refreshing, despite its unattractive elements such as Aida's attire - an ugly purple dress with a forest green wrap. When the same dress reappeared in the new staging, one had to wonder if there was a reason for such choice of colors. Ethiopian national colors are green, yellow and red, but of course, this production did not necessarily depict a conflict between Ethiopia and Egypt. Asked about it after the Friday premiere in Washington, Zambello clarified that the colors were not symbolic of anything except perhaps purple for Aida's royal lineage and that the enslaved princess was dressed in colors that no one else wore to distinguish her as a foreigner among enemies.

    Jennifer Rowley and Adam Smith as Aida and Radamès,  photo: Scott Suchman

The dark opening sets were followed with brightly colored ones, decorated with hieroglyphs and calligraphy from RETNA, an artist who began with graffiti in the streets of Los Angeles. His designs are an unusual mix of African, not necessarily Egyptian, symbols with some hinting at Asian calligraphy, especially the central ones rendered in vermillion red. Unlike classical settings that seek to reproduce some of the colors from ancient Egyptian wall drawings, such as turquoise, green, terracotta and dark yellow, the oversized black and red symbols in this production are set agains bright red and royal blue backgrounds.


          Triumphal scene with artistic design by RETNA,  photo Scott Suchman

Although Aida as a typical grand opera includes some dance scenes, this production abounds with them. Soldiers dance in their uniforms, spirits of gods dance, and even a group of kids dressed as offspring of colonial Brits break into some dance antics on the stage.  The Nile scene brings in peace on the stage to highlight the turbulence of Aida's thoughts as she awaits Radamès. Meanwhile, she is startled by her father Amonasro, originally the Ethiopian king, who in this production looks like a comrade straight from Mao's China. His green workman suit and hat matching the green in Aida's outfit distinguish the two from their conquerors, but also bring to mind current U.S. relations with China and spark a question if this was a deliberate hint.

The costumes by Anita Yavich are a salad of styles: Amneris wears bright yellow or blue silky kaftans. Her companions are sometimes covered in white robes, but in one scene the robes go down to give way to silky dresses that look almost like Japanese kimonos and one is reminded of Madama Butterfly arriving to Pinkerton's home with her female retinue. Chief goddess Isis is dancing in a scintillating plissé dress with golden wings, of the kind befitting a Met Institute costume gala. 

The final tomb scene, bleak though it is, maybe the only element in this production that is true to ancient Egypt. We tend to think of the famous tombs inside the pyramids as being elaborately decorated, but those colorful walls often precede dark and claustrophobic chambers where the dead bodies were laid. The solemnity of the opera's closing scene was disrupted by the appearance of Amneris who sat on top of the tomb, drawing some giggles in the audience.

The opening night cast was a mixed bag. Much lauded soprano Jennifer Rowley was a bit of a disappointment despite her strong voice and generally good singing because of the overpronounced vibrato. Her acting was passionate, but relied mostly on cliché theatrical gestures that were not quite convincing. In appearance, she was more Cinderella than Aida.

British tenor Adam Smith has a powerful voice that carried over the orchestra most of the time. (It is always a bad idea to give a member of the press a seat all the way by a side wall because they then cannot properly hear a singer who turns his back to that part of the audience.)  Smith could certainly belt out high notes, but lacked the warm ringing tone that would make his performance memorable. 

Raehan Bryce-Davis had perhaps the most beautiful voice of the evening. Her warm mellifluous mezzo was a pleasure to hear. In terms of acting, sadly, it was hard to tell if she was glad, mad or sad. She appeared too benevolent for the fiery, jealous character of Amneris. Another problem is her Italian. With muffled consonants, one could not understand what she sang unless you knew the verse by heart. One example is "E in poter di costoro io stessa lo gettai!" in the crucial judgement scene.

Shenyang was the most unusual Amonasro I have ever seen and despite good singing did not project the image of a dignified king in captivity.  Morris Robinson as Ramfis, and Kevin Short as the conquering king were adequate, but not unforgettable.

The best singing of the evening for this reviewer came from the WNO chorus - clear, sharp, dynamic or gentle as needed with excellent pronunciation. Conductor Kwamé Ryan maintained a dynamic tempo throughout the evening even though he sometimes struggled to keep the singers and orchestra together.

Since 1990, WNO has produced Aida four times. The most successful was probably its 2003 Aida, performed at the Daughters of the American Revolution hall during the renovations at the Kennedy Center.  The two casts included Michele Crider as Aida, Maria Guleghina as Amneris and Richard Margison as Radamès alternating with Guleghina as Aida, Franco Farina as Radamès and Marianne Cornetti as Amneris. Amonasro was Mark Delavan. Conducted by maestro Heinz Fricke, a more simple staging with projected imagery has left a memorable impression that will be hard to match for years to come. A perfect example of how to achieve more with less.

Zambello's enthusiasm for making classical works attractive to contemporary audiences and offering completely new operas that reflect American values and life styles is commendable. One notable example is Jeannine Tesori's Blue, with a libretto by Tazewell Thompson. Zambello's bold and inclusive choice of artists can provide a much needed fresh look at timeless pieces as long as she stays focused on the work's central idea.  




Sunday, May 4, 2025

The (R)evolution of Steve Jobs, Opera Review


Apple founder Steve Jobs died in 2011 and in 2017 the Santa Fe Opera premiered a work about the revolutionary inventor and visionary. A movie about Steve Jobs came out even earlier than the opera. Why make a piece of theater about a person who is so well known that there is very little we can still learn about him? And if we don’t know enough, we can always get more information with a click of a button, perhaps on an iMac, iPhone, iPad or any other device Jobs developed. Composer Mason Bates and librettist Marc Campbell thought there is more to Steve Jobs than what we know from the news media and that opera is the best medium to explore his complex personality. Their creation, The (Revolution) of Steve Jobs, looks more into the protagonist’s personal development and his inner turmoil than his inventions. The Washington National Opera presented the work for the first time last Friday.

The (R)evolution of Steve Jobs, is a one-act opera in 19 scenes, including a prologue and an epilogue, both set in the garage of Steve’s childhood home, where it all began when his father made him a workbench for his 10th birthday. Thus the opera’s main character makes a full circle of life, after abandoning his own youthful ideals  for an insatiable quest for power, and subsequently realizing the errors of his ways. 

 

As a young man, Steve Jobs learned Japanese calligraphy and practiced Zen Buddhism. His spiritual teacher Köbun Chino Otogawa has a crucial role in the opera as do his two significant female partners, the mother of his first child Chrisann Brennan and his wife Laurene Powell Jobs. His longtime business partner Steve “Woz” Wozniak is as present in the opera as he was in Steve Jobs’s life. There is also a chorus of scientists.

 

But while the operatic story covers most of the landmark moments in Jobs’s career, it focuses on his development as a person. As entrepreneur, Jobs gets caught in the grip of ambition and becomes ruthlessly harsh toward the people close to him. He forgets Otogawa’s teaching to let life happen to him, to simplify it, and not force it. Chrisann’s desperate pleas for financial help in raising their child alone are notably cruel, as we know from real-life reports. Wozniak quits in disgust and the board finally demotes Jobs. 

 

The Zen teacher reappears to remind him that we can all learn from our difficulties and, indeed Jobs rebounds, comes up with his best ideas yet and is returned to the company. He also becomes open to love and family life. 


Photo:WNO

To match the story of a revolutionary man whose personal computers affected almost everyone on the planet, the composer has made some unusual musical choices. He uses a saxophone, acoustic guitar and electronic sounds as played on a Macintosh laptop, the instruments that are rarely if ever used in the traditional opera.

 

The score occasionally brings to mind John Adams, notably his Short Ride in a Fast Machine.  At other times one hears hints of Asian beat from Puccini’s Turandot and Leonard Bernstein’s jazzy orchestrations. In one scene,  Otogawa sounds decidedly like the Grand Inquisitor from Verdi’s Don Carlo in ending a phrase. While I would not describe the music as revolutionary, I found it to be the most engaging part of this opera. It always set the right mood and deepened the understanding of a scene, serving in general as the main agent of the story. 

 

The singers were all in good voices and well suited for their role. John Moore burst on the scene with a ringing baritone that conveyed Jobs’s youthful energy.  He was more convincing in his nasty stage than when he became contemplative in his afterlife. 


Bass Wei Wu owns the role of spiritual advisor Köbun Chino Otogawa, his scenes almost dominating the show. Kresley Figueroa has a youthful soprano, appropriate for a bubbly and naïve young woman in love as Chrisann was when she dated Jobs.

 

Tenor Jonathan Burton as Wozniak gave a charismatic performance. The creation of a "blue box" that enabled making free long-distance phone calls prompted him to break into a clumsy, but charming celebratory gigue. His version of Jobs's burly partner quit more in exasperation than in anger. 


Jobs’s wife Laurene seems to be the only person who has effective influence on him, although with delayed result. Winona Martin has a mellifluous soprano, suited for the role of a serene, mature woman. Unfortunately, the creators made her sound more like a nagging than supportive wife, and in the end turned her into a didactic matron. In her final lines, Laurene warns the audience to refrain from reaching for their cell phones as soon as the show is over, and recommends looking up into the sky and stars instead of Jobs's "one device."




Photo: Scott Suchman

 

Mezzo-soprano Michelle Mariposa as Jobs’s calligraphy teacher and baritone Justin Burgess as his father Paul Jobs round up the cast in cameo roles. 

 

Occasionally, many of these beautiful voices were drowned by the chorus or the orchestra. 

 

Production and staging by Tomer Zvulun, revived by Rebecca Herman, was technically simple: 24 smaller screens framed by stairs and scaffoldings that allowed the performers to move upward.  Together with four larger screens on each side of the stage, they served as canvas for projections, designed by S. Kathy Tucker with lighting by Robert Wierzel. The colors and patterns projected on the screens and above them swiftly changed the mood and atmosphere for each new scene.


Photo: WNO
                                                

Overall, it is understandable what may attract contemporary audiences to this opera, which has seen at least 10 new productions across the nation since its 2017 premiere. With the amplified contemporary sound, some catchy tunes and choreographed chorus movements, The (R)evolution of Steve Jobs is more akin to a popular American musical than a traditional opera. It’s a piece of work one can listen to at home and enjoy parts of it even without a high-tech gimmicky production. But in terms of drama, it just misses its main goal of conveying inner struggles and redemption of a flawed genius, hurtling to complete his circle of life.  Do we understand Jobs any better after seeing this opera?  

 

Laurene's cliché warnings against obsessive use of the internet make the opera's final scenes drag and the return of the birthday boy with balloons from the Prologue is plain kitch. 

 

The piece concludes on a somewhat bombastic note, in a standard operatic tradition, inviting a burst of applause from the audience.  The last performance is scheduled for May 9.


It was not clear why the WNO decided to set the premiere for Friday at 5:30 PM, forcing patrons to battle the weekend rush hour to get to the show, many of them arriving late, only to learn that the inconvenient time was chosen to accommodate the WNO's annual gala dinner. First things first.



Monday, May 13, 2024

L'IMPORTANCE DE LIRE LA LITTÉRATURE CLASSIQUE

Qu'est-ce que la littérature classique? Pour certaines personnes, la catégorie est limitée aux auteurs grecs et romains anciens, mais la plupart des gens considèrent comme classique toute œuvre qui, selon eux, a une valeur durable, qu'il s'agisse d'un livre, d'un tableau, d'un pièce de musique ou même de vêtements et d'accessoires. Au cours des dernières décennies, les écoles ont progressivement abandonné la littérature classique en faveur des livres jugés plus attractifs pour les élèves. Mais combien perdons-nous lorsque nous rejetons la littérature classique?

Dans son livre Pourquoi lire les classiques, l'écrivain et critique italien Italo Calvino propose 14 définitions d'un livre classique. Chacune est formulé différemment mais contient le même message essentiel: lorsque nous lisons un classique pour la première fois, cela nous donne le sentiment que nous relisons quelque chose que nous avons déjà lu. Et chaque fois que nous le relisons, il offre un nouveau sentiment de découverte. Un classique est un livre qui n’a jamais épuisé tout ce qu’il a à dire à ses lecteurs.

L’un de ces livres est La peste d’Albert Camus. Lors de sa première publication en 1947, il était décrit comme symbolique de l'oppression des peuples assiégés, notamment des peuples d'Europe vivant sous l'occupation nazie. Le roman se déroule dans la ville algérienne d'Oran qui est soudainement exposée à une propagation rapide de la peste qui tue une grande partie de sa population et oblige la ville à se fermer, provoquant une grande misère jusqu’à ce que l’épidémie s’atténue et disparaisse aussi brusquement qu’elle est apparue.

Au cours des dernières années, des romans dystopiques comme La Servante escarlate de Margaret Atwood ont remplacé ce classique qui est beaucoup plus terre-à-terre. Mais avec l’apparition de la pandémie du Covid-19 en 2020, le chef-d’œuvre de Camus a suscité un regain d’intérêt. C'est devenu un best-seller en France, en Italie et en Allemagne, mais moins aux États-Unis, malgré une nouvelle traduction en anglais très louée, par Laura Marris. Cependant, en général, c’est clair que en temps de turbulences, tout le monde se tourne vers les livres qui refléteraient leur propre situation.

Il peut être réconfortant de lire dans La peste que les Oranais fictifs ont suivi la même routine d’hygiène que les gens du monde entier quelque 70 ans plus tard: ils se lavaient les mains, portaient des masques et désinfectaient les surfaces fréquemment touchées. Le personnel médical d’Oran était aussi surmené et épuisé que le personnel médical de notre époque alors que le nombre de cas montait très rapidement. Les citoyens se méfiaient des mesures gouvernementales et préféraient croire à toutes sortes de théories du complot saugrenues. Ils s'appuyaient souvent sur des remèdes alternatifs faits chez eux au lieu du nouveau sérum anti-peste. 

L’accumulation croissante de cadavres dans les hôpitaux rendait impossibles les enterrements traditionnels et peu de gens apportaient des fleurs au cimetière le jour de la Toussaint une fois que l’observation de la mort était devenue un événement quotidien. Nous nous sommes familiarisés avec toutes ces nouvelles habitudes des Oranais pendant la nôtre propre épidémie. Mais dans le livre de Camus, nous pouvons trouver des réponses à des questions telles que la façon dont les humains sont censés agir dans les conditions de la peste: comme l’isolement, la privation soudaine, la souffrance aléatoire et la mort imprévisible. Et quelles sont nos responsabilités envers la famille, envers la communauté et envers nous-mêmes dans de tels moments.

Dans le passé, ce roman était considéré comme strictement absurde, existentialiste et symbolique. Aujourd’hui, nous pouvons le lire avec un état d’esprit différent. Après le Covid, les nouveaux lecteurs aussi que ceux d’avant peut considérer La Peste comme plus réaliste. On est impressionné par son caractère contemporain. La peste est arrivée à Oran avec les rats. Le Covid est probablement arrivé avec des chauves-souris provenant d'un marché de nourriture perissable à Wuhan. Les deux sont des choses qui, comme dirait Camus, « n'étaient pas à leur place ».

Lorsque l’épidémie commence, les Oranais ne la prennent pas au sérieux. « En effet, l'annonce que la troisième semaine de peste avait compté trois cent deux morts ne parlait pas à l'imagination. D'une part, tous peut-être n'étaient pas morts de la peste. » La même chose a été dite à propos des premières victimes du Covid aux États-Unis et ailleurs. Après tout, bon nombre d’entre eux étaient des personnes âgées et des personnes souffrant de problèmes de santé sous-jacents. Beaucoup de gens pensaient que le Covid était une maladie passagère, pas pire qu’une grippe. D’autres étaient plus inquiets et de plus en plus effrayés à mesure que le nombre de morts augmentait.

Lorsqu'une épidémie éclate, les autorités veulent d'abord réprimer la panique en minimisant le danger, mais lorsque cela n'est plus possible, elles imposent des mesures de sécurité, pour se protéger des critiques. C’est universel. Lorsque les premiers cas de Covid sont apparus aux États-Unis, le président de l’époque, Donald Trump, a déclaré que tout serait terminé au printemps. Mais le nombre de cas ayant explosé, il a été contraint de modifier sa rhétorique. En mai 2020, à son retour d’un week-end à la retraite présidentielle de Camp David, Trump a déclaré : « Nous avons fait beaucoup de réunions formidables. D’énormes progrès sont réalisés sur de nombreux fronts, notamment la recherche d’un remède à cet horrible fléau qui frappe notre pays. «  Dès lors, le président a laissé les autorités médicales tenir le public informé de l’évolution du Covid. Lorsque de nouvelles restrictions plus sévères et pas populaires ont été imposées, il les a critiquées avec la moitié de la population.

La pénurie de biens essentiels pousse certaines personnes à tenter de profiter des moments difficiles. Dans le roman de Camus, « Cottard racontait qu'un gros épicier de son quartier avait stocké des produits alimentaires pour les vendre au prix fort et qu'on avait découvert des boîtes de conserves sous son allumé, quand on était venu le chercher pour l’emmener à l’hôpital. » En mars 2020, le New York Times a rapporté le cas d'un commerçant de Chattanooga, dans le Tennessee, qui avait acheté des centaines de bouteilles de désinfectant pour les mains dans des magasins à prix réduit et les avait vendues sur Amazon à un prix plusieurs fois élevé. Le New York Times a déclaré que le commerçant était « probablement l’un des milliers de vendeurs qui ont accumulé des réserves de désinfectant pour les mains et de masques respiratoires essentiels que de nombreux hôpitaux rationnent désormais ». Ce qui frappe comme particulièrement mauvais dans les deux cas est que certaines personnes n'hésitent pas à faire du profit au détriment des malades à l’hôpital.  

La thésaurisation puis le dumping de vaccins contre la Covid pa l'UE mettent en évidence le défi d'équité de l'accord en cas de pandémie

Aux Etats-Unis, il y a eu des manifestations contre les mesures de sécurité. Les circonstances difficiles ont provoqué des comportements incohérentes, en particulier parmi les personnes mentalement instables. On a vu des rapports des passagers aériens qui ont attaqués les uns les autres ou qui ont attaqué le personnel de l'avion, obligeant parfois l'avion à retourner à l'aéroport pour débarquer le passager perturbateur. Dans l’Oran de Camus, certains habitants brûlaient leurs maisons pour tuer le bacille de la peste.

De nombreux passages de La Peste ont une telle ressemblance avec le monde contemporain du Covid et de l’après-Covid qu’on peut se demander si l’auteur était un clairvoyant. Mais Camus n’est pas le seul auteur qui semble prévoir l’avenir. En 1932, l’auteur américain Aldous Huxley a publié le roman dystopique Le meilleur des mondes, qui se déroule au 26 siècle. Dans sa vision d’un monde futuriste, les humains sont créés dans des laboratoires pour remplir des rôles particuliers qu’ils doivent remplir dans un monde ordonné. Ils sont classés en Alphas, l'élite intellectuelle, suivie par les Betas, Gammas, Deltas et Epsilons qui sont conditionnés à une intelligence toujours plus faible pour accomplir des tâches de moins en moins qualifiées et moins désirables. Les noms des personnages principaux rappellent ceux des contemporains éminents de Huxley. 

La divinité de la société est Notre Ford, du nom du constructeur automobile Henry Ford, et sa devise est communauté, identité, stabilité, par opposition à la liberté, égalité et fraternité de la Révolution française. Un médicament tranquillisant appelé soma et des relations sexuelles illimitées aident à garder les gens paisibles et satisfaits, ou du moins ignorants de ce que l'on pourrait attendre d'autre de la vie. La grossesse et la maternité sont des crimes dans cet endroit où les bébés grandissent dans des laboratoires, et sont conditionnés par l'apprentissage du sommeil. Les individus qui enfreignent les règles peuvent être exilés dans une réserve Navajo où les gens vivent dans une pauvreté abjecte derrière de hauts murs qui les isolent de la société contemporaine. Le roman dystopique de Huxley était une alerte aux gens ordinaires. S’ils se concentrent trop sur les biens matériels et les plaisirs physiques, et ignorent la responsabilité envers la démocratie et l’éthique dans l’environnement de la technologie avancée, ils pourraient être pris sous contrôle et perdre leur individualité.

Certains observateurs aujourd’hui disent que les États-Unis s’orientent déjà dans cette direction. La marijuana est le soma de notre époque, notent-ils. La science étudie la modification génétique du fœtus pour éliminer les maladies congénitales, mais aussi pour choisir la couleur des yeux ou le sexe d’un enfant. Si certains de ces développements facilitent incontestablement la vie, ils suscitent également des inquiétudes quant à leurs implications pour l’avenir du monde tel que nous le connaissons. Un mouton en bonne santé nommé Dolly, cloné en 1996 en Écosse à partir d'une cellule somatique adulte, a fait craindre une tentative de clonage d'humains à l'avenir. Un récent film de science-fiction, Foe (ennemie), s'intéresse à l'éthique du clonage humain. 


Le développement rapide de la robotique et de l’intelligence artificielle (IA) fait craindre que les humains ne deviennent remplaçables. Expose-News en ligne a publié un article intitulé La fin de l'humanité qui prétend que les mondialistes dirigés par Klaus Schwab veulent mettre fin à l'ère de l'humanité et inaugurer une nouvelle ère de néo-humanité, dans laquelle les gens sont un mélange d'homme et de machine et où nos pensées et nos émotions sont surveillées par IA. Une organisation appelée Stop World Control a produit un court film titré La fin de l'humanité pour empêcher ce plan présumé de Forum économique mondial et sauver la race humaine « de l'éradication et de cette forme extrême d'esclavage. »  Si les auteurs de cet article étudiaient la vision futuriste de Huxley, ils se souviendraient que derrière les murs, il y avait toujours un’autre monde, aussi pauvre soit-il, où les gens continuaient à vivre en harmonie avec la nature. Peut-on vraiment croire que les habitants des forêts isolées du Congo ou des déserts de Mauritanie seront remplacés par des robots, ou contrôlés par l’IA dans le future proche?  Mais des articles comme ceux-ci révèlent les peurs humaines face à l’inconnu, qui ne peuvent être ignorées. Il y a un mouvement mondial à contrôler le développement de l’IA pour éviter ses dangers.

Cependant, il est possible de tirer des leçons pour l’avenir de bons livres historiques. Par exemple, Hadji Murad de Tolstoï pénètre plus profondément dans les racines de la violence récurrente en Tchétchénie et au Daghestan que les analyse dans les journaux. Basé sur des événements historiques et l’expérience personnelle de Tolstoï, alors qu'il servait dans le Caucase, Hadji Murad raconte l'histoire d'un commandant Avar du XIXe siècle. Entre 1811 et 1864, les tribus du Daghestan et de Tchétchénie luttaient contre l’incorporation de leurs territoires à l’Empire russe. Une querelle entre Murad et le chef rival Shamil a conduit à un complot pour tuer Murad. Alerté du ce plan, Murad s'échappe, mais sa mère, sa femme et son fils sont retenus en otage par Shamil.

Il est intéressant de noter que le fils de Murad admire Shamil, sans savoir qu'il a menacé de le mutiler si son père ne revenait pas. Murad se rend aux Russes et offre son expérience pour les aider à vaincre les rebelles en échange d'armes et de troupes russes pour sauver sa famille. Les Russes admirent l'esprit et le physique du grand guerrier, mais se méfient également de lui. Un commandant russe retarde la décision concernant Murad, jusqu'à ce que l'Avar comprenne qu'il ne peut pas compter sur de l'aide des Russes. Il fuit donc la forteresse russe avec l'intention de rassembler des membres fidèles de sa tribu pour un effort désespéré à sauver sa famille des griffes de Shamil. Les Russes craignent la trahison et se lancent à leur poursuite, tuant finalement Murad avec l'aide de nombreux membres de tribus locales.

Ceux qui s’appuient sur les médias pour expliquer le terrorisme islamiste pourraient être amenés à croire qu’il ne cible que l’Occident. Mais statistiquement, la grande majorité des victimes des attentats terroristes commis au nom de l’Islam sont des musulmans. La novelle de Tolstoï fait comprendre que les rivalités politiques ainsi que le désir de vengeance peuvent rapidement monter une tribu contre une autre, et qu'un chef de tribu peut se ranger du côté d'un ennemi si sa famille est en danger.
 
Une notion similaire est suggérée dans le livre de Paul Bowles, La Maison de l’araignée, qui se déroule dans la ville marocaine de Fès pendant le soulèvement nationaliste de 1954. Le personnage central est Amar, un garçon arabe illettré, fils d'un guérisseur et fervent musulman. Il croit que tout ce qui lui arrive est la volonté de Dieu, ce qui lui permet de supporter les coups impitoyables de son père ou de recevoir une grosse somme d'argent avec la même passivité. Amar possède une forte intuition et peut prédire comment les gens agiront dans certaines circonstances, tant les étrangers que les locaux. Il n’hésite pas à utiliser ce don pour manipuler les gens et les situations à son avantage. Il pense que la femme américaine qu'il voit dans un hôtel est une prostituée car elle porte une robe sans manches et regarde un homme dans les yeux pendant qu'ils parlent. Il déteste les Français et les chrétiens en général, mais méprise encore plus les combattants musulmans de la liberté qui violent les traditions islamiques.

Les pensées d'Amar lors de ses interactions avec les Français, les Américains et d'autres musulmans locaux donnent une bonne idée de ce que ressentent de nombreux Marocains aujourd'hui. Les expressions de sentiment anti-américain dans La Maison de l’araignée pourraient être une révélation surprenante pour de nombreux lecteurs. Le livre a été publié en 1955 et se déroule à l’époque où le Maroc était encore sous domination française. Mais dans une scène qui se déroule pendant un meeting de l'Istiqlal (parti indépendantiste), auquel Amar est contraint d'assister par un concours de circonstances, un étudiant déclare : « La France aimerait quitter le Maroc, mais l'Amérique insiste pour qu'elle reste, à cause des bases. Sans l'Amérique, il n'y aurait pas de France... Tout ce dont nous avons besoin, c'est d'une bonne attaque contre chaque base américaine. » Ce classique roman américain, écrit il y a plus de 60 ans, apporte clairement quelques réponses à nos questions actuelles sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

 Les experts analysent les événements mondiaux après qu'ils se soient produits et peut être prévoyaient des développements futurs. Mais ce sont les écrivains qui fouillent dans l'esprit des gens et révèlent leurs pensées et leurs sentiments les plus intimes avant que quelque chose d'important ne se produise. Ce sont eux qui nous aident à comprendre comment les gens peuvent agir dans certaines situations. Les pensées décrites pourraient être fictives, mais venant d’un bon écrivain, elles nous aident à comprendre le cœur du problème mieux et plus tôt que les médias.




La guerre et la peste surviennent soudainement et de manière inattendue, note Camus à travers son personnage de Dr Rieux dans La peste. "Nous aurions dû être mieux préparés." Au début de la pandémie de Covid, l’ancien président américain Barack Obama a déclaré que son administration avait laissé des plans détaillés pour prévenir une éventuelle épidémie. Si un tel plan existait, rien n’indique qu’il ait été utilisé par l’administration suivante.
 
Mais fin 2021, alors que le monde était sous le choc de l’arrivée du Omicron, la variante hautement contagieuse du coronavirus, les représentants de près de 200 pays se sont réunis pour élaborer un plan visant à prévenir une future épidémie mondiale en élaborant le tout premier accord mondial sur la pandémie. La date limite pour la conclusion de l’accord est mai 2024, mais il n’est pas certain qu’elle sera respectée. Le principal point de friction concerne l’accès à des informations vitales sur les nouvelles menaces qui pourraient émerger – ainsi qu’aux vaccins et médicaments qui pourraient contenir cette menace. La peur unificatrice du Covid a été remplacée par la crainte d’une répétition des injustices qui ont entaché la réponse à la dernière pandémie.

Camus conclut La peste en disant que“cette foule en joie ignorait, et qu'on peut lire dans les livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais (…..) et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse. “ La lecture est vraiment un excellent moyen de réduire l’ignorance, mais la lecture des classiques est particulièrement utile car ils traitent de vérités universelles, ce qui les rend aussi significatifs aujourd’hui qu’ils l’étaient au moment de leur création.

Les ressources:


Italo Calvino: Why Read the Classics?

Albert Camus: La peste

Paul Bowles: Spider’s House

Aldous Huxley: Brave New World

Leo Tolstoï: Hadji Murad

Les articles de journaux quotidiens sur le Covid-19

expose-news.com

 

Tuesday, October 31, 2023

WNO Premieres "Grounded", an Opera With Too Many Messages

The world premiere of Grounded reaffirms Washington National Opera as a leading producer of quintessentially American works.  Composed by Jeanine Tesori to the libretto of George Brant, based on his own award-winning play, the opera deals with travails of a female F-16 pilot, whose career gets derailed after pregnancy. It is not hard to imagine the drama this could cause in the life of an ambitious air force officer. But for the creators of Grounded this was not enough. Their opera tackles a myriad of other topics: the evolution of the American military, the changing role of women at home and at work, the pros and cons of using drones in war and allowing IT and surveillance technologies to invade our lives. It concludes with an anti-war message and perhaps others that may be missed in the crowd.


The curtain rises to the sound reminiscing the buzzing engine of an approaching airplane before it blends with orchestral music. The opening scene with a triangular formation of fully uniformed airmen, with one point of the triangle facing the audience, looks promising. A soaring mezzo rises above the male chorus and the squad leader steps out. It takes a while to realize it is a woman, who rose to the rank of major after a number of successful air raid missions. Her persona suggests she has made every effort to look, talk and behave no different than any of her male counterparts. It is hard to pick her out from the rest of the servicemen when the group gathers in a Wyoming bar during a home leave. Even her approach to romance and sex is so masculine that the idea of a local farmer being attracted to her beggars belief. And yet, he claims he likes her best in her uniform and calls her my "flygirl."

Emily D’Angelo as F-16 fighter pilot in WNO's opera Grounded

After this one amorous encounter, the pilot, her name is Jess, discovers she is pregnant. At this point, one would expect a dramatic turn in the opera, perhaps a confrontation with her commanding officer, but Jess (portrayed by Emily D'Angelo in her WNO debut) respects the rules and retreats to Wyoming to inform her one-night-stand (OK, maybe there were two nights) Eric of his impending fatherhood. She expects rejection, but Eric is thrilled, and within minutes we see their daughter Sam grow from a baby to a school-age child. Jess resumes service stateside and works long hours on duties that do not include flying (DNIF). The husband takes over the parenting role. Jess misses her F-16, or Tiger as she lovingly calls it, and the blue sky into which she melds during her flights. 

After about eight years, judging by the daughter's age, the star pilot is summoned by her commander and ordered to resume bombing missions. But this time they will be conduced remotely from a trailer in the Nevada desert.  Jess objects to joining what she calls the "chair force" where she would spend her days staring at gigantic computer screens and perform tasks better suited for a teenager proficient in video-games. The Commander says this is where she is needed and where she will have "war with all the benefits of home." Jess and her family move to Nevada and Eric gets a job in a Las Vegas casino.


 Split scene with Jess at home with Commander above,
photo Scott Suchman


This would have been a good time to end Act I because with the new assignment Jess's life will change drastically. But Act I plods on with  Commander extolling the virtues of a $17-million Reaper drone, which she and her assistant, Sensor, will use to pinpoint targets thousands of miles away.  

The bomber jet pilot disparages the windowless craft that she sees as soulless and blind, but her young assistant points out, that the drone actually has an eye - a camera trained to the ground where it picks up images of moving targets. After initial boredom with her chair job, which consists of scrutinizing grey pixilated images, Jess gets bouts of excitement from her remote-controlled strikes. But the images of dead American soldiers are traumatizing. Even blasting suspected terrorists causes pangs of conscience. Soon the reality and her imagination begin to blur. The appearance of her alter ego Also Jess (portrayed by splendid soprano Teresa Perrotta) is a clear sign that her mind is unraveling. 

In the second act Jess is clearly suffering from the PTS disorder. She is rattled by surveillance cameras in the shopping mall and paranoid about being watched every step of the way like she watches her targets in the hostile territory. Instead of the sky blue she is craving, everything around her seems grey. The Nevada desert becomes no different than deserts thousands of miles away in Syria or Afghanistan. At home she collapses from physical and mental exhaustion after a 12-hour shift, and cannot find comfort with her family. In bed with her husband she splits into Also Jess who is present physically and real Jess whose spirit drifts away.  The threat of death has been removed, but not the threat to her well being. In one scene she wipes the invisible blood from her hands like Lady Macbeth. After a year in the trailer, she is assigned a high-profile mission, but is unable to accomplish it after seeing her daughter's face in the image of a foreign girl running toward her father, who is the target. Jess sabotages the order to strike and is court-marshaled. 

Brant's original play was an 80-minute monologue by an unnamed female pilot.  Using drone in wars was a relative novelty a decade ago and its impact on the soldiers was not understood. A piece focusing on the PTS disorder garnered great success in both US and European theaters. Tesori was impressed by it too and wanted to expand it into a full-scale opera, that would include characters mentioned in the pilot's monologue. Brant worked with Tesori to create a libretto with roles for those characters and scenes in which they interact. He added dialogues between the protagonists, mostly military personnel, and peppered their language with crude words for authenticity's sake. The result is a 2.5-hour long opera that wavers between engaging moments and weak spots. In the final scene, for example, the penalized pilot delivers a cringe-worthy warning (to Americans?), a sort of "Live-by-the-sword, die-by-the-sword" cliché, ending with the single word "boom", in hushed tones. Perhaps an echo of a real explosion reverberating in the pilot's mind?  

The music incorporates sounds of military trumpets, popular soldier tunes or country music to help set the scene. The score is full of likable passages that are in no way innovative, revolutionary or memorable. 

Apart from Jess, the characters in the opera are not adequately fleshed out. Eric (tenor Joseph Dennis) is more of an accessory to his wife, sort of like Mattel's Ken to Barbie. Bass Morris Robinson as Commander and baritone Kyle Miller as Sensor are more convincing in their shorter roles. 

Set designer Mimi Lien employed digital technology and more than 300 interlocked LED panels to create real and imaginary places in Jess's world: blue sky around her flying jet, evening at her Wyoming home, Nevada desert during her commute to work, a sonogram of her baby's fetus. The stage is split in two levels: the lower representing places on the ground and the upper showing the blue sky, military scenes or imagery from Jess's troubled mind. Advanced video technology enhances the sense of the environment and understanding of the pilot's state of mind. The sets and lighting work in concert with the sound for the best effect.


Pilot in the control room with Sensor and two observers, photo Scott Suchman

Grounded is an impressive undertaking, tackling issues that resonate with many Americans today. Have we enabled women to shine in any career they choose or is motherhood still an impediment? How do we advance at work in an era depending increasingly on robots, AI and digital technology better understood by younger people? How is our brain affected by never-ending involvement in wars, exposure to violence and shrinkage of meaningful interaction with family and friends? All of these topics are worth exploring, but not in one opera. With too many themes vying for attention, Grounded explores none in depth and fails to make a powerful impact. If it is to open next year's season at the Metropolitan Opera, it may have to undergo a major overhaul. 

Tesori is an accomplished and popular composer, best known for her musicals. She has found a staunch supporter in WNO artistic director Francesca Zambello, who has sponsored her forays into the opera. Earlier this year WNO presented Tesori's opera Blue, and on  Saturday, it opened its 2023-2024 season with much heralded Grounded. Later this year, the company will revive Tesori's holiday favorite The Lion, the Unicorn, and Me.  

Blue was a masterpiece in every respect: from the enfolding drama and convincing dialogues to well developed characters, excellent interpretations and great music throughout. Created in cooperation with librettist Tazewell Thompson, the award-winning work offered an insight into a personal tragedy of a black US policeman whose son was shot by another policeman. In Grounded, a bunch of hot issues are thrown together without a connecting thread or a clear and coherent message. Without impressive music, or sufficiently dramatic moments to lift the tedium of two long acts, an opera risks staying grounded forever.

There are five more performances of WNO's opera Grounded, with the last one on November 13.